Le pacemaker (littéralement “marque-pas”) est un dispositif qui est implanté pour maintenir une fréquence cardiaque adéquate, grâce à des petites impulsions électriques envoyées au muscle cardiaque.
Les oreillettes et les ventricules travaillent ensemble, en alternant des contractions et des relaxations qui rendent possible le remplissage et l’éjection du sang des cavités cardiaques. Cela est possible grâce au système de conduction du cœur (Figure.1).
Figure 1 : Voies de conduction du Cœur
Normalement, l’impulsion électrique origine dans le nœud sinusal, dans l’oreillette droite. Elle se disperse ensuite dans les parois des oreillettes, en causant leur contraction. L’impulsion arrive dans le nœud atrio-ventriculaire, localisé entre les oreillettes et les ventricules, qui ralenti la conduction avant qu’elle rentre dans les ventricules. Cet intervalle donne aux oreillettes de terminer leur contraction avant celle des ventricules. Du nœud atrio-ventriculaire l’impulsion est conduite par le réseau de His-Purkinje jusqu’aux parois musculaires des ventricules, en les faisant contracter. Cette séquence se répète à chaque battement cardiaque (environ 60-100 fois par minute).
Les pacemakers sont nécessaires pour traiter les brady-aryhtmies, les troubles du rythme causés par une interruption du circuit décrit ci-dessus, qui provoquent un ralentissement de la fréquence cardiaque.
Le pacemaker (Figure 2) comprends:
– Boîtier, dans lequel sont logés une batterie et les circuits dédiés pour régler la fréquence des impulsions délivrés au muscle cardiaque. Le boîtier de pacemaker est normalement posé en région sous-claviculaire.
– Sondes (électrodes), les câbles isolés qui sont places dans les chambres cardiaques, par lesquels les impulsions électriques sont délivrées. Les électrodes sont introduites dans le réseau vasculaire par ponction de la veine sous-clavière et elles rejoignent les cavités cardiaques en passant par la veine cave supérieure.
Figure 2 : Pacemaker.
Il y a trois types de pacemaker, selon le nombre de cavités cardiaques qui sont stimulées.
Simple chambre : le pacemaker stimule seulement le ventricule droit
Double chambre : le pacemaker stimule l’oreillette droite et le ventricule droit
Triple chambre : le pacemaker stimule l’oreillette droite et les deux ventricules
Le pacemaker sans sonde est un dispositif qui est inséré directement dans le ventricule droit et qui est actuellement recommandé pour certains patients qui nécessitent d’une stimulation ventriculaire droite isolée (Figure 3). Ce type de pacemaker a l’avantage de ne pas nécessiter de sondes, mais les possibilités de stimulation sont moins sophistiquées ; en plus, une fois la batterie épuisée il n’est pas possible remplacer le dispositif qui est abandonné dans les cavités cardiaques.
Figure 3 : Pacemaker sans sonde.
Le défibrillateur automatique implantable (DAI, Figure 4) est un dispositif électronique capable de détecter une tachycardie ou une fibrillation ventriculaire (Figure 5) et de les traiter en délivrant de l’énergie au muscle cardiaque (Figure 6). La tachycardie et la fibrillation ventriculaire sont des arythmies très rapides, la fibrillation étant aussi irrégulière, et elles peuvent être fatales si elles ne sont pas traitées immédiatement.
Un DAI peut être indiqué pour des patients à très haut risque, ou ayant déjà expérimenté une arythmie type tachycardie / fibrillation ventriculaire, comme après un large infarctus du myocarde ou dans le cas d’une insuffisance cardiaque avancée.
Figure 4 : Fibrillation Ventriculaire
Figure 5 : Défibrillateur Automatique Implantable (DAI)
Figure 6 : Traitement d’une FV par Choc à 31J
Le DAI surveille le rythme cardiaque de façon continue, il identifie les anomalies du rythme cardiaque et détermine la thérapie appropriée pour la restauration du rythme physiologique :
Stimulation Anti-tachycardia (ATP) : en cas de tachycardie ventriculaire, le DAI envoie une série d’impulsion à haute fréquence afin d’interrompre l’arythmie.
Défibrillation : en cas de fibrillation ventriculaire, un choc à haute énergie est délivré au muscle cardiaque afin de restaurer le rythme normal.
Stimulation anti-bradycardie : un DAI fonctionne aussi comme un pacemaker, il stimule le cœur si sa fréquence est trop lente.
Comme pour les pacemakers, il y a trois types de DAI : simple, double et triple chambre, en fonction du nombre de cavités cardiaques stimulées.
Le DAI sous-cutané est différent d’un DAI standard, parce que la sonde qui est connectée au boîtier n’est pas implantée dans une veine, mais sous la peau (Figure 7). Ce type de sonde est plus facile à implanter et à retirer. En revanche un DAI sous-cutané offre seulement la possibilité d’un choc pour traiter une TV ou une FV, sans possibilité de stimulation anti-tachycardie ni anti-bradycardie.
Figure 7 : Défibrillateur Sous-Cutané
Les pacemakers et les défibrillateurs bi-ventriculaires sont des dispositifs utilisés pour traiter certains patients avec une insuffisance cardiaque. (Figure 8)
Dans l’insuffisance cardiaque, la contraction du muscle cardiaque est plus faible et souvent il y a un délai entre la contraction des deux ventricules, qui cause un retard de contraction des parois du ventricule gauche.
Figure 8 : Insuffisance Cardiaque.
Le DAI/pacemaker bi-ventriculaire permet de restaurer la synchronisation entre la contraction du ventricule droit et gauche. Il utilise trois sondes, une pour l’oreillette droite, une deuxième dans le ventricule droit et une troisième dans une veine du ventricule gauche (Figure 9).
En cas d’impossibilité de positionner la troisième sonde dans une veine du ventricule gauche, la troisième sonde peut être implanté lors d’une intervention chirurgicale par voie mini-invasive (Figure 10) (Vidéo Sonde VG Vidéo)
Figure 10 : Défibrillateur bi-ventriculaire avec sonde ventriculaire gauche en position épicardique