L’intervention, c’est la meilleure phase pour le malade : vous dormez ! C’est l’équipe chirurgicale qui travaille pour vous.

Par contre, après l’intervention en Soins Intensifs de Chirurgie, ce sera à vous de travailler. Dès votre réveil, vous aurez à bien respirer, on ne peut pas le faire pour vous. Nous serons là pour vous aider (infirmières, kinésithérapeutes), ce n’est pas très douloureux mais cependant pas très agréable, on vous donnera des antalgiques pour ne pas avoir mal.

Découvrez pas à pas les étapes de votre intervention  :

Après que l’équipe anesthésique vous ait endormi et mis en place tous les éléments pour vous surveiller (plusieurs cathéters dans vos veines, un dans une artère pour surveiller la pression artérielle, une sonde urinaire pour vérifier la fonction de vos reins), l’équipe chirurgicale va procéder à l’intervention après avoir de nouveau nettoyé avec soin votre peau.

De nombreuses personnes vont s’occuper de vous durant votre intervention, en premier lieu le chirurgien responsable aidé d’un ou deux chirurgiens adjoints, deux panseuses, dont l’une « instrumentiste » passera les instruments aux chirurgiens et participera également de façon active à l’intervention.

Une perfusionniste, dont le rôle primordial est de faire fonctionner la machine « cœur-poumons » dite de Circulation Extra Corporelle (CEC). Celle-ci remplacera votre cœur lorsque le chirurgien réalisera l’intervention.

En effet, le cœur est battant et plein de sang, le chirurgien pour réaliser des sutures de précision et de qualité se doit de l’arrêter. Il le protège pendant qu’il opère pour qu’il ne s’abîme pas. La machine de CEC se substitue ainsi à votre cœur pendant ce temps.

L’intervention va se dérouler en trois temps :

  • Un premier temps, préopératoire, permet l’ouverture du sternum.
  • Le second temps, consiste à faire l’intervention dont vous avez besoin : changement ou réparation d’une ou plusieurs valves, pontage coronarien, chirurgie de l’aorte ou tout autre type de chirurgie cardiaque effectuée sous CEC.

    Pour cela, on relie votre cœur par des canules à l’oxygénateur (le poumon) et à la pompe de CEC (le cœur). Une canule veineuse reliée à un tuyau, emmène votre sang de l’oreillette droite à l’oxygénateur. Une fois oxygéné le sang est réinjecté dans l’aorte par une autre canule. Lorsque la machine a pris en charge votre circulation sanguine, on peut alors arrêter votre cœur et effectuer le geste chirurgical. Le cœur est protégé avec du sang froid ou chaud. Cette protection sera répétée toutes les 20 ou 30 minutes si nécessaire.

    A la fin des gestes sur le cœur, si l’on a ouvert les cavités cardiaques (toute chirurgie sauf les coronaires) on retirera l’air qui est rentré dans votre cœur avant de le faire repartir.

    Celui ci se met alors à battre tout seul, ou en l’aidant éventuellement un peu (choc électrique, médicaments).

    Lorsqu’il est capable de travailler de nouveau tout seul; le chirurgien pourra alors arrêter la machine et laisser votre cœur prendre le relais.

  • Enfin un dernier temps, est celui de la « fermeture ».

    Il consiste à vérifier que tout est bien, que rien ne saigne. Votre sang avait été rendu incoagulable pour la CEC, on va le refaire coaguler normalement.

    Pour finir l’intervention, on mettra en place deux ou trois drains ou redons dans votre thorax que vous garderez quelques jours. Ils serviront à évacuer les petits saignements qui surviennent après l’intervention.

    Le chirurgien réparera ensuite votre sternum en le fixant avec quelques fils d’acier, pour qu’il ne bouge pas et qu’il consolide en trois semaines à un mois comme une fracture. La peau sera ensuite recousue par un surjet de fil résorbable, ainsi il n’y aura pas besoin de les retirer plus tard. »

Une question qui vous importe est celle concernant le « risque opératoire ». Bien que ce sujet soit difficile à aborder, il ne faut pas hésiter à le faire, car une fois que vous aurez posé votre question, vous serez rassuré.

Tout d’abord, vous n’êtes pas un cas unique. Sachez que les cardiologues et les chirurgiens ne vous proposent une intervention que lorsqu’ils estiment que le risque chirurgical est plus faible que celui de vous laisser évoluer avec vos médicaments. Même si le risque est bien sûr moindre lorsque l’on est jeune, ce n’est pas la date de naissance qui compte mais l’état physiologique dans lequel on est ! On n’est pas «vieux» dans notre société pour peu que l’on soit actif, que l’on continue à avoir des projets. Il faut savoir que les progrès de ces dix dernières années en chirurgie cardiaque font que les problèmes liés à l’âge, sont à l’heure actuelle, parfaitement maîtrisés. Si on vous l’a proposé, c’est qu’il est possible de le faire.

Le risque n’est pas le même pour tous. Il dépend en premier lieu de l’état de votre muscle cardiaque. C’est logique, le cœur est une pompe. Comme un moteur, s’il marche bien, il repartira bien. Si vous ne l’avez pas abîmé ou fort peu, car vous n’avez pas attendu et qu’il marche bien, ce qui est le cas dans la majorité des situations, le risque est faible. Ce risque sera évalué par le chirurgien en consultation.

Vous allez tout d’abord passer quelques jours en Soins intensifs de Chirurgie (de quelques heures à deux ou trois jours). Vous vous réveillerez avec un tube dans la bouche pour vous aider à respirer, il sera retiré dès que possible. Il faudra alors bien respirer en faisant les mouvements que les kinésithérapeutes n’auront pas manqués de vous expliquer. Vous aurez bien évidemment un peu mal, généralement plus dans le dos que devant. Si l’on vous disait le contraire, vous ne le croiriez pas.Normalement, les douleurs sont tout à fait supportables et ne durent que quelques jours. On vous aidera bien évidemment en les calmant, n’hésitez pas à demander des antalgiques ; cela ne sert à rien d’avoir mal !!!Cependant vous aurez une certaine gêne car on ne pourra pas totalement vous les supprimer, car alors vous ne respireriez plus ! Ce n’est pas le but ! Vous en conviendrez. Passés quelques jours, après l’ablation des drains ou des redons, vous marcherez dans les couloirs. Votre récupération se poursuivra dans les semaines qui suivront de façon progressive mais avec des « hauts » et des « bas », ne vous affolez pas. Elle surviendra d’autant plus vite que vous serez plus jeune mais surtout plus volontaire. De votre tonus dépendra votre vitesse de récupération. Attelez-vous y dès maintenant en vous forgeant un moral de vainqueur !! Mettez vous dans l’idée : Si l’on vous a opéré, c’est pour vous redonner une vie normale, même si elle est un tout petit peu plus « raisonnable » qu’auparavant.Votre chirurgien et votre cardiologue sont là pour répondre à toutes vos questions. La récupération sera d’autant plus rapide que l’on vous aidera par une réadaptation cardiaque. Outre la surveillance qu’elle apporte, elle vous donnera des points de repères. Les efforts que vous avez effectués sans danger sous contrôle médical, vous serviront de comparaison et vous aideront à reprendre une vie normale. Le but étant d’oublier cette intervention le plus vite possible pour ses mauvais côtés, mais le « bons sens » doit être la règle de conduite pour le futur et « qui veut aller loin, ménage sa monture ».