L’un de vos proches est atteint d’une insuffisance cardiaque sévère. Le traitement médical devient insuffisant pour permettre une vie normale et aucun autre traitement ne peut être proposé en dehors d’une transplantation cardiaque. Cette intervention consiste à remplacer le cœur natif malade par un cœur prélevé chez un sujet en état de mort encéphalique.

Avant l’intervention

  • Un bilan complet doit être réalisé afin de poser clairement l’indication de cette intervention et aussi d’éliminer certaines contre-indications temporaires (infection, embolie pulmonaire récente) ou définitives (toutes pathologie mettant en cause le pronostic vital à court terme). Ce bilan est réalisé dans le service de cardiologie qui suit habituellement le patient.
  • Une consultation dans le service de transplantation permet de constituer un dossier médical complet et si l’indication de transplantation est retenue, d’inscrire le patient sur une liste d’attente. Il est à noter qu’un patient ne peut être inscrit que dans un seul centre de transplantation.

Le jour de l’intervention

L’intervention réalisée en urgence nécessite que le futur transplanté soit joignable à tout moment. Il doit rejoindre le centre de transplantation dans les plus brefs délais (3 à 4 heures au maximum). L’intervention dépend en effet uniquement de la proposition par l’agence de BioMédecine d’un greffon compatible.

Par définition, ce greffon ne présente aucune pathologie cardiaque et ne peut transmettre aucune pathologie infectieuse (bactérienne ou virale) et cancéreuse.

Le don de cet organe est strictement anonyme, il est donc inutile d’essayer d’obtenir des renseignements sur la provenance de ce greffon et sur l’identité du donneur.

Après l’intervention

Les suites post-opératoires comprennent plusieurs phases :

  • L’hospitalisation en réanimation pour une durée d’environ une semaine. En cas de difficultés ou de complication, ce séjour en réanimation peut être plus long. A la phase initiale, en raison du traitement antirejet, le risque infectieux est important. C’est la raison pour laquelle les visites sont limitées.
  • L’hospitalisation dans le service de chirurgie. A la sortie de réanimation, afin d’équilibrer le traitement médical, une hospitalisation de 3 à 4 semaines est encore nécessaire.
  • Un séjour d’environ un mois en maison de convalescence permet de commencer une réadaptation cardiologique en restant sous surveillance médicale et surtout dans un centre proche du service transplanteur

Ce n’est donc qu’environ 2 mois après la transplantation qu’un retour à domicile peut être envisagé.

Le transplanté cardiaque doit pouvoir mener une vie aussi normale que possible. La reprise d’une activité professionnelle est dès lors possible. Elle dépend cependant de plusieurs facteurs : âge du transplanté et activité professionnelle avant la maladie cardiaque. Une activité physique voire sportive est possible et même recommandée. La reprise d’une vie sexuelle est sans problème. Certaines femmes en âge de procréer ont pu mener à terme des grossesses.

Les contraintes de la transplantation sont cependant réelles :

  • Traitement antirejet à prendre à vie de façon régulière
  • Visites systématiques dans le centre transplanteur pour des examens complémentaires. Certains examens (échocardiographie et biopsie endomyocardique) sont indispensables pour faire le diagnostic de rejet. Ces visites sont fréquentes la première année, puis s’espacent progressivement.
  • Mesures hygiéno-diététiques : éviter l’alcool et le tabac, suivre le régime prescrit. Si certaines entorses à ces mesures sont possibles, elles ne doivent pas devenir la règle.

En cas de problème, le service de transplantation peut et doit être averti rapidement. En effet, la prescription de certains médicaments peuvent poser problème. Il existe en effet de nombreuses interactions pouvant modifier l’efficacité ou la toxicité de certains médicaments.

L’entourage du transplanté a un rôle important.

Avant l’intervention, pour aider le futur transplanté dans l’attente de cette intervention.

Toute modification de l’état de santé ou toute modification du traitement médical doit être immédiatement transmise au service transplanteur. Le degré d’urgence de l’intervention peut alors être réévalué. Le transplanté ne doit plus être considéré comme un malade.

Il doit pouvoir retrouver la place qu’il avait dans la famille et dans la société.